Interview d’Annie Cadorette, auteure du livre ''Trente sutures sur mon coeur; Vibration de lumière sur mon âme'

Interview d’Annie Cadorette, auteure du livre ''Trente sutures sur mon coeur; Vibration de lumière sur mon âme'






Aujourd'hui, Bloomtime vous présente le livre ''Trente suture sur mon coeur; Vibration de lumière sur mon âme'' de l’auteure Annie Cadorette.



Dans ce livre fait d’ombre et de lumière, Annie nous ouvre en toute humilité son cœur et se met à nu en vous partageant les émotions ressenties lors des épreuves difficiles qu’elle a dû traverser. Un combat qui lui a demandé beaucoup de recul, mais aussi beaucoup de persévérance. 


Cet ouvrage est le récit de son passage de la mort à la renaissance ; un véritable voyage au cœur de son âme. 


Au fil des pages, vous découvrirez ses moments de magie et sa descente aux enfers. Elle aborde de nombreux sujets tels que la sensibilité, la société, le pardon, l’amour, le respect mais aussi la violence. 


Elle vous partage également quelques outils et quelques lectures qui l’ont aidée à s’accepter en espérant pouvoir aider et accompagner les lecteurs qui en ont besoin. 


Par son cheminement personnel, Annie souhaite apporter un peu de vérité et de justice dans notre monde, en invitant ses lecteurs à combattre eux aussi, le mal sous toutes ses formes. 


Un ouvrage à lire tout en douceur, qui saura vous apporter légèreté et espoir.




« J’ai décidé d’écrire mon livre suite à une conférence que j'avais donnée à l'âge de 20 ans. J'y avais partagé mon vécu à travers la maladie, l'anorexie.


Mon besoin d'accompagner et d'aider les autres a toujours été présent depuis ces dernières années. De plus, d'autres évènements sont venus rendre visite à ma vie. Ce qui a fait qu'augmenter mon besoin de partager mon vécu.


Mon livre est mon cheminement personnel de l'enfer à la lumière. Le manque de respect, d'accompagnement ainsi que la violence m'ont conduit à la maladie. J'ai dû apprendre à m'affirmer et à me donner le droit de vivre tel que je suis. Au-delà d'un monde trop matériel, de performance et malheureusement où le mensonge est trop présent.


J'espère accompagner des personnes où moi j'ai dû avancer seule dans mon abîme. Et ainsi, leur donner espoir en la vie.


Mon livre est parsemé de ma poésie. Il contient également des bouts de paroles de chansons de ma chanteuse et humaine que j'affectionne plus que tout. Elle est mon point d'ancrage sur terre.


Ces lignes représentent ma quête à la vérité, l'amour et le respect. »



INTERVIEW



''Trente sutures sur mon coeur; Vibration de lumière sur mon âme'' nous a paru très intéressant parce que c'est exactement ce qu'on essaie de faire avec BloomTime. On partage avec les autres ce qu'on a vécu: nos expériences, nos craintes, nos espoirs, et puis peut-être en partageant avec les autres tout le monde peut aller mieux. Ça entrait bien dans cette catégorie. 



C’est un livre dont on peut aussi tirer des enseignements, peut-être pour nos propres vies. Des sources de réflexion, des idées. D’autre part, c’est un livre très touchant. Une histoire de reconstruction, d'évolution dans la vie, puis d'évolution positive. 



C'est vraiment un cheminement personnel. Dans le fond, c'est un cri à certaines choses qui sont vraiment présentes, je pense, dans la vie de tous. Dans la société d'aujourd'hui. Je suis arrivée à un point où j'en laisse plus passer des choses qui vont détruire les autres. 


J’ai un bon bout de fait. Dans mon livre, j' évoque  la guérison et je parle aussi du pardon. Très important pour réussir à tourner la page. 


J’ai pardonné mais les blessures peuvent rester là parfois. Mon livre vient pour finir de guérir mais aussi pour pouvoir aider d'autres personnes. C'est comme un double volet.



En aidant  les autres, vous vous aidez vous-même.



Oui, mais vraiment en étant dans l'action de moi.Qu'est ce qui me rend malade? 


J'ai fait une grosse dépression à 17 ans, avec un effet secondaire: l'anorexie. Je me suis posée beaucoup de questions: Dans le fond, qu'est ce que je reproche ? Qu'est-ce que j'aime pas ? 


Je me suis dit que j'allais guérir en le combattant. En tentant de le combattre. 


Par mon livre, je vais aller chercher une guérison en aidant aussi les autres.En disant aux gens, entre autres: “N’accepte pas le poids du mensonge sur vos épaules pour protéger d'autres personnes”. 


Je parle aussi de la responsabilité. Je trouve que les gens devraient se responsabiliser.


Et comment a été ce processus de guérison pour vous?


Dans mon cas à moi, la guérison va être aussi de continuer à m'expanser, à créer ma vie selon ce qui vibre en moi. Puis, en m'entourant de gens honnêtes, francs, vivants. Le livre est vraiment la première porte à certaines guérisons, mais en amenant la guérison aussi aux autres. 



C'est très intéressant parce que c'est exactement ce qu'on essaie de faire avec BloomTime. On partage avec les autres ce qu'on a vécu: nos expériences, nos craintes, nos espoirs, et puis peut-être en partageant avec les autres tout le monde peut aller mieux. 


On essaie de mettre ensemble des gens qui partagent pour que le mieux-être soit contagieux. 



Suite à la sortie de mon livre, je me suis rendue compte, en discutant avec certaines personnes,qu’il y a beaucoup de gens qui espèrent aller mieux. Avoir plus de positif dans leur vie. Mais ça ne suffit pas de le vouloir, il faut y participer pour que ça soit possible. 


Pour certains, c’est comme si la lutte était déjà perdue contre le négatif, puis contre toutes les autres choses.Je trouve qu'il est temps de qu'on fixe notre attention sur les belles choses.Il ne faut pas dire seulement: “oui, on veut un monde meilleur”, mais il faut y participer aussi.



Ce n’est pas habituel d’écrire ce qu’on a dedans. Il y a beaucoup de gens qui préfèrent garder leur douleur ou leurs histoires à l'intérieur d'eux-mêmes, et surtout ne pas montrer aux autres, par pudeur, par crainte, par timidité… Tout ce qu'ils veulent. Qu'est-ce qui a fait qu'à un moment vous vous dites, “je vais faire un livre”?



J'avais fait une conférence à 20 ans suite à l'anorexie. Cette initiative c'était afin d'aider, justement, beaucoup de jeunes filles d'à peu près mon âge qui aussi vivaient cette maladie. Donc, au tout début, le besoin de partager et d'accompagner a été l'élément déclencheur. Ça a été la première étape. De me servir de mon passé, et pouvoir leur dire: “Oui, je connais ce que vous passez”. 


J'ai vraiment descendu très bas suite à la violence, puis tout ça. Donc le but c’était de montrer que oui, il peut y avoir des ombres, mais pas seulement.  On peut y trouver la lumière. On peut s'en sortir.


J'ai été seule à traverser tout ça. Donc je me suis dis que, peut-être avec mon livre, d'autres personnes qui peuvent se sentir seules dans ce qu'ils vivent verraient qu'ils ne sont pas seules.Que c'est possible de s'en sortir. De donner au suivant dans le fond d'une certaine façon.


Moi, j'aurais aimé ça à l’époque. Avoir une petite tape sur l'épaule ou un encouragement ou sentir que j'avais quelqu'un.

Je comprends que chacun à son propre cheminement de vie à faire. Mais devant les faits, je n'ai pas été accompagné dans tout ça. Alors j'ai un besoin d'accompagnement qui est assez présent. 



Et qu'est-ce qui a fait que, d'une certaine manière, vous avez remonté la pente? 


Dans votre livre, au tout début, vous dites que vous étiez une enfant triste. Qu'est ce qui fait que de cette enfance triste, de ces événements que vous avez pu vivre, progressivement vous êtes allée de mieux en mieux? Est-ce que ça tient à des événements? À une volonté? À l'évolution de la vie qui fait qu'on rencontre d'autres personnes? Comment faire pour, d'une certaine manière, aller de mieux en mieux à partir d'un point de départ qui a pu être assez difficile?


Je me suis toujours questionnée sur mon acharnement à ne pas respecter certaines choses de la société que j'ai vécu dans ma vie. Parce que j'ai découvert que ce n'est pas la faute de quelqu'un. Des fois, c'est un mouvement d'idée, une façon d'être, que les gens acceptent d'être. 


Je parle d’un amour à la vie qui est énorme. Je suis très spirituelle. Dans le fond, je crois vraiment au dépassement  humain et au cheminement d'un monde meilleur. Ça m'a toujours maintenue. C'est comme si ça faisait partie de moi. On a le droit de marcher vers quelque chose de plus beau.C'est comme une sorte de petite lutte que j'ai fait dans le fond, à me dire, “Non, c'est pas ça la société”.



Est-ce que vous prenez des distances par rapport à la société telle qu'elle est?  Est-ce que vous vous dites qu'il y a une autre voie qui passe peut-être par une prise de distance par rapport au monde tel qu'il est aujourd'hui? 


Oui. On a chacun notre questionnement. Il y a des gens qui acceptent facilement le métro, le boulot, le stress… Pour différentes raisons et différents états d' esprit. On n’a pas tous la même façon de porter la vie.


Oui, j'ai pris une distance car si je continuais à me justifier ça aurait été très lourd sur le mental. De toujours se battre pour se donner le droit d'exister. Je ne sais pas ce qui vous a conduit là, mais pour moi ça a été beaucoup de jugement et de mensonge.




C'est vrai qu'on a pas beaucoup de témoignages de gens qui ont des vies difficiles ou qui ont des problèmes. On a tendance à cacher les problèmes, les maladies mentales, par honte de raconter tout ça. Ça parait plus simple de faire semblant qu’on vit dans un monde parfait… C’est comme si on voulait montrer seulement les bonnes choses de notre vie. 


Ça ne marche pas pour moi, une telle vision de la vie. Si on veut être vrai avec soi-même, et aussi pouvoir être vrai avec les autres autour de nous, on n'a pas le choix. Il faut vraiment s' intérioriser, puis aller voir nos blessures. Pour moi, ça a été la première étape. De me demander “Qu'est-ce qui va pas ? Pourquoi?” 



Quand vous parlez de s'intérioriser, d'intéiositation…. Vous vous référez à quoi exactement? C'est-à-dire, réfléchir à ce qui s'est passé? 



Je dirais que c'est un mixte de réflexion mentale et de méditation. De se recentrer puis de se retrouver soi-même.


Et comment peut-on réussir à faire ça dans une ambiance, ou dans un monde où ça n’est pas “normal”? C'est -à -dire, comment je peux intérioriser les choses que j'ai en moi, si je ne vois pas les mêmes choses dans les gens qui sont autour de moi?


C'est vraiment ça. Dans une partie de ma vie, je ne retrouvais pas d'autres personnes qui vivaient des choses semblables.Je me suis trouvée totalement différente sur la planète.


Aujourd'hui, au fur et à mesure, les gens en parlent un peu plus. Moi, depuis ma jeunesse je me suis toujours questionnée. Je ne sais pas pourquoi. À la base, j'aime bien comprendre et je n’aime pas avoir mal. Ces deux choses-là ensemble m'ont permis de faire le premier pas. Après ça, c'est beaucoup d'acceptation. De s’accepter même si on ne voit pas les mêmes choses dans la société. 


Moi par exemple, je suis une personne très sensible. Je crois encore aux valeurs du cœur, au respect. C'est simplement de s'affirmer. De faire son chemin.



Donc, le livre c'est comme un appel à avoir le courage de dire ce que l'on ressent. Que c'est légitime de sentir les choses de manière spécifique, d'avoir une parole différente. C'est ça la légitimité même d' une parole différente, au fond : ”Je ne pense pas la même chose et j'ai le droit de le dire”. Est-ce que c'est un peu ça?



Exactement. Le livre est le cri d'une finalité à me taire, comme vous dites, et à prendre courage. Si on aime la vie, si on veut la vivre selon ce que l'on aime, il faut vraiment repousser certaines choses. D'être soi-même aussi.



Et pourquoi ce livre ? 


Juste avant de l'écrire, j'ai vécu dans trois facteurs de ma vie (amour, travail et famille) des choses très dures. J’avais l’impression que j’allais mourir. J’étais toujours dans le négatif, dans le jugement des autres. Je croyais que c'était le temps d'en finir avec tout ça et d'écrire mon livre. J’ai levé ma voix pour dire: “ c'est assez, l'humain a le droit de vivre”. On a besoin de plus de créativité, plus de lumière…







Et comment accepter les choses négatives qu' on a en nous?


Les livres de Guy Corneau m'ont beaucoup aidé. Il a toujours parlé d'être un enfant aimant avec soi-même. Il s’agit d'accepter les choses telles qu'elles sont. Mais ça demande à développer un amour propre. Et d'être conscient qu' on va rencontrer des affaires qu'on n’aime pas. Mais c'est la porte, la libération.



Et comment accepter les mauvaises choses? La douleur? Comment arriver à vivre avec la douleur et comment arriver dans un premier temps à vouloir passer à travers, remonter, de nos épreuves?


C’est une bonne question. Dans mon cas, Nana Mouskouri m'a accompagné dans mon cœur dès l'âge de mes 8 ans. Sa voix douce venait m'apporter la présence de la tendresse que je n'avais pas. Plus tard, je me suis rendu compte qu'elle aussi affectionnait la justice, l'amour et la vérité.Comme moi, elle désire apporter un autre visage à notre monde. 

Bref! J'ai réussi à la rencontrer en mai 2022, à Marseille. Je lui ai remis le script de mon livre. (L'exemplaire final n'était pas publié). Nous avons manqué de temps, elle voulait finalement jaser. J'espère qu'elle me recontactera. Elle m'avait demandé mes coordonnées. Elle est mon point d'ancrage en ce monde. 

 

 

D’autre part, il y a la créativité. L'important pour aller mieux c'est d'être créatif. Personnellement, ce sont les poèmes qui ont ouvert mon expansion à la vie. Il y a aussi la photographie et la nature.

 

Peu importe, l'important est de faire une action où l'on en retire du bonheur. Cela fait en sorte que ce n'est pas que la noirceur qui habite notre être. On s'efforce d'y apporter du beau.

Publié le 03 Février 2023

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