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Céline Santini
"Kintsugi, l'art de la résilience"

Céline Santini
Kintsugi, l'art de la résilience

 
« La force du kintsugi,
c’est qu’en effet ce symbole peut faire écho à toutes les souffrances,
qu’elles soient émotionnelles ou physiques. »



celine santini

Céline Santini, auteure d’une vingtaine d’ouvrages,
nous parle aujourd’hui de son livre inspirant Kintsugi, l’art de la résilience.

Une interview Bloomtime de Mélissa Vieira


Quel est l’art du Kintsugi, dont vous parlez dans votre livre ?

 

Le Kintsugi est un art ancestral japonais, qui date du 15ème siècle. Il consiste à souligner avec de l’or pur les cicatrices d’un objet brisé, au lieu de les masquer. Ainsi l’objet porte fièrement la trace de son histoire et devient paradoxalement plus beau, plus unique et plus précieux d’avoir été cassé !

 

 

Les blessures de l’objet sont-elles semblables à nos propres blessures ?

 

Le Kintsugi est avant tout un art ; mais il peut aussi se comprendre comme une métaphore de la vie, car nous avons tous un parcours unique au monde, fait de hauts et de bas… Et nos failles, c'est-à-dire nos épreuves, nos souffrances, nos échecs, peuvent aussi paradoxalement nous faire grandir et nous renforcer : c’est le fameux : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort… »


A travers les difficultés de la vie, nous sommes parfois brisés. Mais en acceptant de dévoiler nos souffrances au lieu de les cacher, à la manière d’un kintsugi vivant, nous les acceptons comme faisant partie de nous et de notre histoire. On ne peut pas changer son passé, mais on peut l’assumer et être fier d’avoir survécu.

 

Kintsugi 



En suivant les différentes étapes traditionnelles de la réalisation d’un kintsugi, comment guérir de nos blessures physiques et émotionnelles ? 

 

La force du kintsugi, c’est qu’en effet ce symbole peut faire écho à toutes les souffrances, qu’elles soient émotionnelles ou physiques. Il y plusieurs « niveaux de lecture » d’un kintsugi. Tout d’abord, le résultat final : l’objet réparé et resplendissant portant fièrement ses cicatrices. Quand on est réceptif à cette métaphore, rien que de contempler un kintsugi, cela peut être très puissant, et guérir des choses en nous à des niveaux inconscients.


Mais, en effet, les différentes étapes de la réalisation d’un kintsugi sont également signifiantes.

L’étape 1, « briser », celle où on  reconnaît la situation et on prend la décision consciente de se réparer.

L’étape 2, « assembler », où on commence à « recoller les morceaux » et identifier nos besoins et nos manques.

L’étape 3, « patienter », pour apprendre à ne pas aller trop vite et laisser le temps faire son œuvre.

L’étape 4, « réparer », où on selle les cicatrices d’une couche de laque rouge symbole de la vie qui revient en nous.

L’étape 5, « révéler », où on ajoute de la poudre d’or sur la laque pour prendre conscience de notre valeur.

Et, enfin, l’étape 6, « sublimer », où on polit l’or pour le faire briller et sublimer avec splendeur toute la beauté et la force de notre parcours…

 

 




Publié le 13 Décembre 2019